sondes échographiques endocavitaires
crédit photo : LP/Philippe Lavieille

Un rapport du Ministère des Solidarités et de la Santé du 26 mars 2019 préconise que la désinfection des sondes échographiques endocavitaires se fasse, à partir de maintenant, après chaque examen. PRS France vous dit l’essentiel de ce qu’il y a à savoir sur le sujet.

Le rapport

Ce rapport fraîchement publié la semaine dernière est le fruit de «12 ans d’engagement» pour Claude Rambaud, vice-présidente de l’association Le Lien, et Alain-Michel Ceretti, de France Assos santé. En effet, les deux associations ont débuté cette démarche en novembre 2007.
Ce nouveau rapport s’inscrit dans la continuité. En effet, selon un ancien rapport, du 25 octobre 2018, le niveau de désinfection était trop bas.

Avant/Après

Jusqu’à présent les sondes échographiques endocavitaires étaient désinfectées entièrement une fois par jour. Entre deux patients, elles étaient nettoyées avec des lingettes anti-bactériennes et la gaine était changée.
Aujourd’hui, avec les recommandations de ce rapport, la désinfection complète entre chaque patient devient la norme ! Comme le précise Pierre Parneix, Président de la SF2H et auteur du rapport : «les recommandations des autorités ont valeur de règle. Ce n’est pas chacun fait ce qu’il veut«.

Les sondes échographiques endocavitaires en France

En France, il y a plus de 4 millions de personnes par an qui passent un examen faisant appel à des sondes échographiques endocavitaires.
Pour les femmes, il y a les échographies vaginales au cours de la grossesse. Mais aussi le diagnostic d’endométriose et les maladies de l’ovaire. Pour les hommes, cela concerne essentiellement les échographies rectales pour la surveillance de la vessie et de la prostate.
Et c’est sans compter plus largement les échographies transoesophagiennes.

Objectif zéro virus

Selon Alain-Michel Ceretti, l’intérêt de cette évolution des pratiques «est d’être certain d’éliminer 100 % des virus et des bactéries. Les
détracteurs de la mesure disent que le risque d’infection est infime. Quand bien même, il ne serait que de 0,1 %, ça fait 4 000 femmes
«.

Mise en place des recommandations

L’exécution de ces nouvelles recommandations ne vont en revanche pas se faire dans l’immédiat. Comme le reconnait Pierre Parneix : «la volonté politique actée, il faut désormais que les établissements s’emparent de ces nouvelles pratiques. La généralisation n’est donc pas pour demain. Disons que nous avons, là, le coup d’envoi ! … Une note d’information sera adressée dans les prochaines semaines aux professionnels de santé via les ARS, nous annonce le ministère. Il leur appartiendra ensuite d’adapter en conséquence leur politique de maîtrise des risques pour garantir le niveau de protection des patients le plus élevé«.

Contrôle des nouvelles pratiques

Ainsi ces nouvelles pratiques ne peuvent se mettre en place du jour au lendemain. Toutefois le Ministère des Solidarités et de la Santé annonce déjà son intention de réaliser un audit afin de s’assurer de la bonne application de ces recommandations d’ici 1 à 2 ans.