sondes ETOIl n’y a pas que les sondes ETO qui utilisent les ultrasons… Les plantes aussi ! Forcément cette affirmation issue d’une étude israélienne a piqué la curiosité de notre équipe. Nous avons voulu en savoir plus.

Une étude stressante

Itzhak Khait et son équipe de l’université de Tel Aviv ont réalisé des travaux sur la capacité des plantes à communiquer. Certes les végétaux n’ont pas d’organe à proprement parlé. Toutefois les chercheurs ont publié le 02 décembre 2019 le fruit de leurs recherches sur BioRxiv. Le doctorant est formel : les plantes utilisent des ultrasons ! Tout comme les sondes ETO que nous réparons.

Si l’être humain entend les ultrasons entre 20 et 20 000 Hertz, il est impossible pour lui d’entendre ceux d’un végétal. En effet, les plantes émettent des ultrasons entre 20 et 100 kHz lorsqu’elles sont en situation de stress.
Pour les végétaux, une situation de stress peut prendre différentes formes. Un manque d’eau, la coupure d’une racine ou d’une tige par exemple. Comme l’explique Itzhak Khait : «Les plantes en situation de stress produisent des phénomènes observables, comme des changements de couleur, d’odeur et de forme. Pourtant, la possibilité qu’elles émettent des bruits dans l’air lorsqu’elles sont stressées, à l’instar de nombreux animaux, n’a jamais été étudiée«. C’est tout l’objet de cette étude.

Expérience

Ainsi l’équipe a mis en situation de stress des plants de tomates et de tabac repartis en trois groupes. Le premier groupe a été mis en situation de sécheresse en étant privé d’eau pendant 10 jours. Les chercheurs ont coupé des tiges au deuxième. Enfin le troisième était un groupe dit «de contrôle» et n’a rien subi.
Ils ont réalisé cette expérience en chambre acoustique puis en serre afin de recréer les conditions naturelles… Avec à chaque fois des microphones spécifiques placés à 10 cm des plantes pendant une heure.

Résultats

En chambre acoustique

Dans le premier groupe, en cas de sécheresse, les plants de tabac ont émis 11 sons par heure et ceux de tomates 35. Dans le deuxième groupe, en cas de coupure, les plants de tabac ont émis 15 sons par heure et les plants de tomates 25. En revanche, le groupe de contrôle n’a quant à lui émis qu’un seul son dans l’heure.

En serre

Les résultats en serre sont identiques.

Ceci étant les chercheurs précisent que le volume sonore des ultrasons pouvait «être détecté par certains dispositifs jusqu’à plusieurs mètres de distance».

Une application agricole

Pour Itzhak Khait, cette étude peut avoir des applications dans le domaine de l’agriculture : «Nos résultats suggèrent que les animaux, les autres plantes, et peut-être même les humains pourraient écouter et utiliser les ‘cris silencieux’ émis par les végétaux pour obtenir des informations sur leur état. La portée de l’étude est assez limitée, dans la mesure où nous n’avons pas examiné l’impact des maladies, des niveaux excessifs de sel ou des températures défavorables sur les plantes. Mais, une investigation plus poussée sur la bioacoustique des plantes en général et sur leur émission sonore en particulier, pourrait ouvrir de nouvelles voies pour comprendre les végétaux et leurs interactions avec l’environnement, et également avoir un impact significatif sur l’agriculture de précision, notamment si les sons émis par les plantes stressées par la sécheresse signalent qu’elles ont besoin d’une plus grande quantité d’eau».